LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI

LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI

FICHE TECHNIQUE

Titre français : Le Cabinet du Docteur Caligari
Titre original : Das Cabinet des Dr. Caligari
Autres titres : /

Réalisateur : Robert Wiene
Année : 1919
Pays : Allemagne
Musique : /
Genre : Épouvante
Interdiction : /

Casting
 Conrad Veidt (Cesare)
 Werner Krauss (Caligari)
Friedrich Feher (Franzis)
Lil Dagover (Jane Olsen)
Hans Heinrich von Twardowski (Alan)
Rudolf Lettinger (Docteur Olsen)

Compagnie de production : Decla-Bioscop AG 

Première diffusion : 26 février 1920 (Allemagne)

Durée : 73 minutes


L'HISTOIRE
Franzis, un jeune homme au regard absent, va raconter la sinistre aventure qu'il vient de vivre à un inconnu dans un parc. 
Le docteur Caligari demande l’autorisation au secrétaire de la ville d'Holstenwall de pouvoir installer un petit chapiteau à la fête foraine pour présenter son attraction : Cesare le somnambule. Il obtient l'autorisation malgré la mauvaise humeur du secrétaire. Ce dernier est retrouvé assassiné le lendemain. Dans la journée, Alan et son ami Franzis se rendent à la fête foraine et vont au "cabinet du docteur Caligari" pour découvrir Cesare. Alan demande au somnambule de lui prédire l'avenir. Cesare lui répond qu'il mourra avant l'aube. En rentrant chez eux, les deux amis croisent la route de Jane Olsen, une belle jeune femme dont ils sont tous deux amoureux. Le lendemain matin, Alan est retrouvé mort. Pour son ami Franzis, il ne fait aucun doute qu'Alan a été assassiné par Cesare. Il décide de mener son enquête et espionne les activités du docteur Caligari. Un vagabond est arrêté par la police alors qu'il était prêt à commettre un crime. Il reconnaît son acte mais assure ne pas être responsable du meurtre du secrétaire de la mairie et d'Alan. Intriguée par les soupçons de Francis, Jane Olsen se rend chez le docteur Caligari. Devant Cesare, elle prend peur et s'enfuit. Durant la nuit, Cesare tente d'assassiner Jane, mais devant la beauté de cette dernière, il se ravise et la kidnappe. Il est poursuivi par le père de Jane, aidé de la police. Se sentant piégé, il abandonne Jane. Caligari est quant à lui poursuivi par Franzis. Il trouve refuge dans un hôpital psychiatrique. Franzis découvre qu'il est le directeur de l'établissement. Des preuves sont découvertes contre Caligari, qui aurait utiliser le somnambulisme de Cesare pour lui faire commettre des crimes. Démasqué, Caligari sombre dans la folie et est interné dans son propre hôpital. 

LA FIN DU FILM :
Après avoir raconté cette drôle d'aventure, Franzis s'en va du parc et se rend dans une grande salle qui n'est autre que celle de l'hôpital psychiatrique. Il y croise Cesare et Jane parmi les autres patients. Puis il aperçoit le directeur, qui ressemble à Caligari. Il se jette sur lui pour l'étrangler mais il est rapidement maîtrisé par le personnel soignant. Le directeur affirme qu'il a compris la démence de Franzis et qu'il a désormais un moyen pour le guérir. 

MON AVIS :
Et voilà le premier chef-d'oeuvre du cinéma fantastique ! 73 minutes au cœur du cinéma expressionniste, un voyage dans un univers étrange et de toute beauté, servi par un scénario novateur et un retournement de situation incroyable, un twist que N. Night Shyamalan n'aurait pas renié !

Oeuvre picturale hypnotique, Le Cabinet du Docteur Caligari tire en partie sa force des décors composés de diverses peintures et toiles dues aux artistes peintres Herman Warm, Walter Röhrig et Walter Reinmann. Forme cubique, ligne abstraite ou déformée, perspective amplifiée, cette utilisation de la géométrie et de la distorsion artistique de la réalité confèrent au film une aura particulière qui sied tout à fait à son côté fantastique et angoissant. Il faut également ajouter les changement de couleurs en fonction des séquences, allant du sépia orangé aux teintes verdâtres ou bleutées du plus bel effet.

Réalisé en seulement trois semaines par Robert WieneLe Cabinet du Docteur Caligari nous présente un personnages des plus curieux : Cesare le somnambule, merveilleusement interprété par Conrad Veidt, légende du cinéma muet. Son teint blafard, ses yeux cernés de noir en font une sorte de créature vampirique, démoniaque, qui marque les esprits. La séquence dans laquelle il kidnappe Jane et s'enfuit à travers les rues, dans nombre de décors tarabiscotés, dont les toits de la ville, est magnifique. C'est d'ailleurs une scène qui sera maintes fois reprises dans le futur (le monstre prenant dans ses bras une jeune femme et qui se fait pourchassé par les habitants et la police).

Tarabiscoté, le scénario l'est également. On plonge dans un univers de folie, que nous raconte Franzis, l'un des protagonistes principaux. Nous, spectateurs, prenons évidemment pour argent comptant son récit, comment pourrait-il en être autrement ? Et puis arrive le twist final, qui va chambouler tout ce qu'on a vu et qu'on croyait être la réalité. Tout comme les décors du film qui déforment la réalité, le scénario du Cabinet du Docteur Caligari s'amuse lui aussi à jouer de cette réalité apparente pour mieux nous surprendre, nous étonner. La conclusion elle-même nous laissera sur un dernier doute, une dernière interrogation.

Oeuvre matricielle qui inspira de nombreux réalisateurs (Tim Burton, Dario Argento), possédant une horde de fans qui la vénère (dont Rob Zombie), Le Cabinet du Docteur Caligari garde encore toute sa force, toute sa magie, toute sa poésie. Mêlant scènes d'une beauté picturale renversante à une ambiance d'épouvante finement travaillée (le jeu d'ombre montrant Cesare assassinant Alan), le film de Robert Wiene nous émerveille par sa virtuosité, sa galerie de personnages et sa mise en scène.

Un pur classique.

LA SCÈNE MARQUANTE :
La première apparition de Cesare, ouvrant les yeux tel un zombie se réveillant d'un profond sommeil. Une séquence culte, reprise en hommage dans le Phantom of the Paradise de Brian de Palma.

CARACTÉRISTIQUES
- SCÉNARIO : 5/6
- VIOLENCE : 1/6
- GORE : 0/6
- NUDITÉ : 0/6
- APPRÉCIATION GLOBALE : 6/6


QUELQUES PHOTOS

 

 

 

LE FILM

Une sublime version blu-ray est disponible ICI

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